Le processus de justice transitionnelle (JUSTICE TRANSITIONNELLE) en Côte d’Ivoire n’a pas encore atteint tous les résultats escomptés et des défis demeurent à relever. Dans la plupart des pays en transition post-conflit, l’on a souvent besoin d’une réforme de fond qui va bien au-delà d’une réforme institutionnelle, compte tenu de leurs lacunes courantes et des défis liés à l’indemnisation sans critères objectifs, l’échec du processus de garanties de non répétition, réconciliation nationale et de la recherche de vérité, qui en découlent dans les secteurs politique, juridique, sécuritaire et socio-économique. La paix et la justice sont des impératives car elles se renforcent mutuellement. La prévention et la paix durable exigent que l’on s’attaque aux crimes de masse, héritage des conflits, et que l’on rétablisse la confiance l’État citoyens.
C’est dans ce cadre que l’ONG Aid & Assistance et Développement Communautaire de Côte d’Ivoire (ADC-CI) a bénéficié d’un appui financier de L’Africa Transitional Justice Legacy Fund ou FONDS D’HÉRITAGE POUR LA JUSTICE TRANSITIONNELLE EN AFRIQUE (ATJLF) qui permet aux organisations de mettre en œuvre des interventions transformatrices et pouvant générer un impact important dans les processus de justice transitionnelle en Afrique. A cet effet, l’ONG ADC-CI a organisé des ateliers de formation des acteurs clés sur la mise en œuvre de la justice transitionnelle dans plusieurs localités notamment DALOA, DUEKOUE et ABIDJAN. Celui de la localité de DUEKOUE s’est déroulé du 14 au 15 janvier 2021 au complexe hôtelier DAHOUA de DUEKOUE. Pour mener à bien la compréhension du thème dudit atelier celui-ci a été scindé en plusieurs modules présentés par les formateurs Messieurs KONGOUE Kouassi Mozart et YEO FANGNARIGA Karim.
Duekoué est une ville carrefour de la région du Guemon, ouverte sur le Liberia et la Guinée. Comme tout l’Ouest ivoirien, eldorado du cacao et d’autres matières premières, la ville a été en proie à des tensions et à des conflits militaires et intercommunautaires endémiques depuis la crise du 19 septembre 2002 qui divisa le pays en une zone sud dite « loyaliste » et une zone nord dite « rebelle » puis « Forces nouvelles (FN) ».
Dans ce contexte très sensible sur lequel la justice n’a pas encore fait toute la lumière. Dans le « Grand Ouest » ivoirien lacéré par la crise, avec un versant sud dont fait partie Duekoué et un versant nord ayant Man pour capitale, une dynamique antagoniste a produit un patchwork de protagonistes alliés et rivaux. À des degrés et des échelles diverses, ces acteurs ont tous contribué à fragiliser, voire à déchirer, le tissu et les équilibres sociétaux.
Dans cette localité, les différends se sont politisés et radicalisés entre les communautés dites « autochtones » maîtresses des terres, principalement les wè (Guéré et wobé) et les populations dites « allogènes » ou « Dioula, Baoule, Senoufo, les Malinkés et les ressortissants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ». Les « étrangers » exploitent les terres wè depuis parfois plusieurs générations mais ont un lignage d’origine extérieur à la zone, que ce soit en Côte d’Ivoire – comme les Malinkés, les Baoulé, les Yacouba ou les Sénoufo – ou hors de ses frontières – comme les Burkinabè et autres ressortissants ouest-africains.
One Reply to “Rapport de l’atelier de formation des acteurs clés sur la Justice Transitionnelle à DUEKOUE de l’ONG ADC-CI”
admin9168
Atelier de formation réussi !!